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CHRONOLOGIE 481

si ce n'est pas plutôt celle de l'interpolation que celle de l'ouvrage même?

Cette méthode étant écartée, il faut s'en tenir à l'examen des caractères propres aux poèmes, et il semble bien qu'on puisse obtenir de cette manière une détermination chronologique, au moins appro- ximative. Si la comparaison entre la mythologie d'Homère et celle d'Hésiode, entre la géographie de leurs poèmes, entre leurs opinions morales, ou entre les conditions sociales dont ils présentent le tableau, ne donne aucun résultat bien certain à cause de la diffcrence des pays, il n'en est pas de même des observations relatives à la langue'. Les poèmes hésiodiques, malgré certaines particularités dignes d'attention, sont composés dans la même langue que les poèmes homériques, et cette langue est dans son ensemble une langue ionienne. Un tel fait n'a pu se produire dans la Grèce centrale, en Béotie et en Locride, que sous Tinfluencc d'une grande poésie épique ionienne qui s'imposait alors à tous comme un modèle nécessaire. Comment expliquer cette influence sans admettre gue les poèmes homériques étaient déjà en grande partie achevés et qu'ils com- mençaient à être connus au loin, lorsque les poèmes hésiodiques furent composés? S'il en est ainsi, Hé- siode lui-même n'a pas pu vivre avant la fin de la période homérique, peu de temps par conséquent avant le commencement des Olympiades.

Est-il vraisemblable d'autre part qu'il appartienne

��8. Cela a été parfaitement mis en lumière par Bergk, dans son Histoire de la littérature grecque, — Eu outre il est certain qu'Hésiode a été, sinon l'initiateur, du moins le premier témoin des pratiques mystiques, inconnues à Homère, c seculi mystici quasi antecursor i (Lobcck, Aglaoph., t. I, p. 309).

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