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PARTIE THEBAINE DU CYCLE 447

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rique tentait, composait sa Thébatde^ en prenant, il est vrai, Antimaque pour modèle, mais sans doute en suivant aussi de loin le poème cyclique, comme il allait un peu plus tard suivre les poèmes troyens dans son Achilléide. Tous ces faits réunis prouvent au moins la grande importance littéraire de la Thébaîde. On ne peut douter qu'elle n'ait été un de ces poèmes féconds, qui, par l'heureux choix du sujet ou par la force de l'invention première, agissent puissamment sur les imaginations et renaissent pendant longtemps dans des œuvres toujours nouvelles.

Bien que la date de cette composition poétique ne nous ait été donnée par aucun témoignage ancien, on est en droit d'en affirmer la haute antiquité. Ano- nyme comme V Iliade et VOdyssée, la Thébaîde semble appartenir à cette période primitive où la poésie était encore presque impersonnelle. En outre, certains traits de mœurs tout à fait barbares ne permettent guère de la rapporter à une date plus récente*. D'ailleurs les allusions de Vlliade, et en particulier celles du livre IV, qui sont fort détaillées, nous montrent que la légende, sinon le poème, était déjà entièrement formée lorsque Vlliade fut achevée.

« Tydée, dit Agamemnon dans un de ces passages *, vint en ami à Mycènes, avec le hëros Polynice, quand il cherchait à rassembler Tarmée qui ensuite marcha contre les murailles de Thèbes. Tous deux priaient pour qu'on leur

��— armaque fraternac tristia militiae, — atque, ita sim felix, primo côntcndis Homero...

1. Tydce mourant y brisait le crûne de son ennemi Mélanippe, pour dévorer sa cervelle (Welcker, CycluSy t. II, p. 364, d*aprc8 un fragment de Sophocle, chez Hérodien, IIspi (r/^TjjxaTwv, p. 57).

2. Iliade, IV, 376 et suiv. — Autres allusions, V, 803 sqq.; VII, 223; X, 285.

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