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CHRONOLOGIE HOMÉRIQUE 423

il devient évident qu'elle n'a pu naître avant l'an 1000. Mais il faut nous souvenir en outre que nous n'avons pu attribuer soit à Kymé, soit à Smyrne que des chants préparatoires en quelque sorte, et non ceux qui constituent aujourd'hui V Iliade. Ceux-ci sont nés à Chios sous une influence éolienne, par conséquent après que la poésie épique des Eoliens avait pris déjà son essor et que la légende de la guerre de Troie était devenue populaire. Bien qu'il soit impos- sible évidemment d'apprécier le nombre d'années nécessaire à ces divers progrès de la poésie, on voit que les premiers chants de Vlliade ne peuvent remonter au delà du milieu du dixième siècle avant notre ère (950).

Mais est-il certain ou même probable qu'ils soient aussi anciens ? L'ensemble de Vlliade était certaine- ment achevé depuis peu de temps vers le commen- cement des Olympiades, c'est-à-dire au milieu du huitième siècle, lorsque les premiers poètes cycli- ques, Arctinos de Milet notamment, entreprirent de raconter les événements qui avaient précédé ou suivi ceux du poème. On ne comprendrait pas en effet comment le mouvement poétique qui avait produit Vlliade^ et qui allait produire le cycle, au- rait été interrompu pour reprendre quelque temps après.

Si donc Vlliade avait été commencée au dixième siècle, il aurait fallu deux cents ans pour conduire ce poème à sa fin. Il y a plus de vraisemblance, semble- t-il, à supposer que la période préparatoire, celle (|ui a eu pour théâtre Kymé et Smyrne, s'est pro- longée pendant le dixième siècle tout entier; ce serait alors au neuvième seulement que les premiers chants de Vlliade auraient pris naissance. Nous nous trouverions ainsi d'accord avec Hérodote, qui pen-

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