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d'Asie et dans les îles voisines. Les relations des cités ioniennes entre elles favorisèrent particulièrement la propagation de leur poésie. Plusieurs de ces cités avaient gardé dans les temps historiques des tradi- tions relatives à Homère, qui pourraient bien s'expli- quer en grande partie par ces voyages et ces séjours des Home rides. L'aède de V hymne à Apollon Délien venait ainsi de la « rocheuse Chios » aux fêtes de Délos, et demandait aux jeunes Délienncs d'y garder son souvenir. Les habitants de la petite île d'Ios montraient le tombeau d'Homère, et, sur la foi de leurs déclarations, les biographes font mourir le grand poète dans cette île; quelques-uns même, parmi lesquels Aristote. croyaient que sa mère en était originaire. Il est peu probable que cette tra- dition n'ait aucun fondement; sans doute elle s'ex- plique par le séjour et la mort à los de quelque aède homéride, peut-être d'un des auteurs de V Iliade et de VOdyssée,

Bien entendu, les Homérides n'étaient pas les seuls en ce temps à composer des chants épiques. Plu- sieurs passages de Vlliade et de VOdyssée font allu- sion à des légendes poétiques alors en vogue ou parfois iiicmc à des chants où ces légendes étaient développées. Nous avons mentionné, à propos de la formation de VOdyssée^ rinilucnce que les chants relatifs au navire Argo semblent avoir eue sur ce poème. On y trouve également, scmblc-t-il, des allu- sions à une Orestie^. La Thébàide anonyme, qui plus tard fit partie du Cycle, pourrait bien avoir été aussi, en partie du moins , contemporaine des poèmes homériques. Il est donc probable qu'à coté des Homérides qui travaillaient à Vlliade et à VOdyssée,

1. Wolcker, Episch. CycluSy t. I, p. 297.