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CHAPITRE VII
LE GÉNIE ET L’ART DANS L’ODYSSÉE

sommaire.

I. Étendue et proportions du poème. Unité du sujet ; marche de l’action. L’Odyssée moins variée que l’Iliade. — II. Le récit. Caractères nouveaux : moins d’émotion et plus de curiosité. Les grandes scènes : la Tempête, la Mort des prétendants. Ton général du poème : rareté des comparaisons, vraisemblance et finesse du récit. L’homme et la nature ; l’habitation d’Eumée. Fantaisie. Le naturel dans le merveilleux : le Cyclope. — III. Les personnages : Ulysse ; valeur poétique et morale de son caractère ; sa prééminence dans le poème. — IV. Personnages secondaires : les alliés d’Ulysse, Télémaque, Eumée et Philœtios ; ses ennemis, les prétendants. Personnages légendaires : Alkinoos, le roi hospitalier ; Nestor et Ménélas. — V. Les femmes : Pénélope ; Arété et Hélène ; Nausicaa. — VI. Les dieux dans l’Odyssée. Ils sont plus unis et plus moraux que dans l’Iliade. Différences de détail. Rôle d’Athéné. — VII. La langue de l’Odyssée.

I

En quoi l’Odyssée, au point de vue de l’art, ressemble-t-elle à l’Iliade ? En quoi s’en distingue-t-elle ? Essayons de compléter et de préciser ici ce qui ressort déjà des précédents chapitres à cet égard[1].

  1. Les différences entre les deux poèmes homériques ont été assez vivement senties déjà dans l’antiquité pour que deux critiques alexandrins, Xénon et Helianicos, aient mérité le nom de chorizontes