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1^2 CHAPITRE 111. - FOR3fAT105 DE LlUADE

MV]ucn<'r.'s, Car si Vlliaife primitive était un poème i'ompict qui i^ubsistc dans le poème actuel, on doit f>ouvoir â peu près V\ retrouver sous la forme d*un r/fcrit continu ; et c'est en effet ce que la plupart des critiques s'efforcent de faire. Mais pour établir cette continuité, tout en faisant les retranchements néces- saires, il faut prendre un petit morceau ici. un autre Va. en les découpant assez arbitrairement au milieu des parties qu'on délaisse. Et en outre on se heurte à une difficulté beaucoup plus grave, bien que sou- vent dissimulée par l'adresse du critique, c'est que quelques-unes des parties indispensables à Faction semblent dénoter un art inférieur et une origine plus récente. Que ces morceaux soient regardés comme primitifs par les défenseurs de Funité absolue, on le comprend ; mais quMls soient maintenus à leur rang par ceux qui décomposent le poème d'après les différences intimes des parties, cela ne s'explique que par la nécessité de faire honneur au système accepté.

L'opinion soutenue par Thistoricn anglais Grote, bien qu'elle mérite d'être indiquée à pari, n'échappe aucunement à cette critique*. Pour lui, V Iliade est (orrnéc d'abord d'une Achilléide primitive, compre- nant quatorze livres du poème actuel (I, VIII, XI- XXII), d'ailleurs accrus eux-mêmes et interpolés; puis do divers autres chants, originairement distincts ou appartenant à d'autres poèmes (livres II à VII, IX, X),

��1. M. Maliafiy, dans son Hislory of greek litteratur. Ta faite •icunc eu la rccommaudaiit comme la plus vraisemblable de toutes. — Ou doit sigualer incidemment au lecteur l'article inté- ressant de Mérimée sur Grote (Revue des Deux-Mondes, 1«' avril 1847); riiypotlièsc homérique de Tliistorien anglais y est exposée briî'vemtMit et approuvée.

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