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iU, CHAPITRE II. — A>ALYSE DE L ILIADE

double travail V Mais ce qui est bien plus instructif à ret /-gard. c'efit que le second groupe révèle une certaine imitation du premier. Le poète reproduit sous des formes nouvelles quelques-uns des motifs qui lui ont déjà réussi et dont sa pensée semble avoir peine à se détacher. Achille, au bord de la mer. invoquant Thétis. nous fait songer à Chrvsës sur le rivage, invoquant Apollon. Dans la plainte du héros, la querelle nous est retracée une seconde fois: elle était en drame tout à Theure. elle est main- tenant en récit. La prière de Chrksès à son dieu pour Tapaiscr offre, jusque dans la forme, la contre- partie de celle qu'il lui adressait précédemment pour demander vengeance: le serment de Zeus est comme le redoublement du serment d'Achille : enfin la dispute d'IIéré et de Zeus rappelle de loin celle d'Achille et d'Agcimemnon, d'autant plus que de part et d'autre il s'agit des droits du pouvoir suprême; et l'intervention même d'IIéphaeslos entre les deux divinités n'esl pas sans analogie avec celle de Nestor entre les deux héros. Cette seconde partie, tout en nous montrant le développement naturel dos événe- ments do la première, en est donc comme une ingé- nieuse variation. Par suite, si Ton v reconnaît le mémo art cl la même pensée, on peut croire du moins qu'elle n'a été conçue pour faire suite «î la preiniôrc que quand celle-ci était déjà en possession du succès. ^,)uellcs ont été les raisons du poète lorsqu'il a

��i . Laclimaiin les a notées le premier (Betrachtungen ûher Ho^ mers /lias, éd. Haupt, Berlin, 1874, p. 6). Les dieux sont présenU rlnnH l'Olympe pendant la querelle (221-222); et lors de l'eiitrcTue de Ttiéti» avec son fils, qui a lieu le même jour (v. 318, 348), il CHt dit qu'ils sont tous partis la veille pour l'Ethiopie (v. 424).

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