Page:Crevel - Babylone, 1927.djvu/72

Cette page n’a pas encore été corrigée

chien, une excentricité qui bouleverse trois jours durant la cité, aux yeux des générations futures, les seules juges que je me reconnaisse, ne prouvera que l’humeur instable de son auteur…

Pauvre vieux savant, perdu en pleine théorie des actes-champignons, pied à pied il défend une autorité domestique dont on essaie de le frustrer. Il n’y a jamais si fort tenu que depuis la minute qu’il la sent menacée. Le regret ride sa figure, la zèbre. Semblable frisson, jadis, décomposa le visage de la Grèce, le jour que naquit le vent de feu qui dessécha l’Ilissus, brûla l’illusion pacifique des oliviers, foudroya la sagesse des Philosophes, et confia aux échos d’un monde qui allait inventer les chaussettes, les panneaux-réclames dans la campagne, les autobus, les crises de conscience, les maladies vénériennes, les conserves de homard à la pieuvre, le ragoût de mouton, les talons en caoutchouc et le casse-noisettes :

Pan, le grand Pan est mort .

Du fouillis des dieux antiques, des héros spartiates, des généraux athéniens, une petite fille ne se rappelle que Pan, à cause de cette plainte. Robes d’eurythmie déchirées, polluées la force insouciante des athlètes et la plus blanche des laines blanches, on alla même jusqu’à priver les morts de