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à rien, ni à personne, en dehors d’une Cynthia et d’un gendre, qu’ils limitent, arbitrairement, aux mauvais instincts et à la frivolité.

Un hiver, un printemps. Sonne l’heure des lampes : au lieu de se lever, d’aller jusqu’au bouton électrique, une petite fille accepte la nuit qui fait illimitées les chambres de l’enfance. Songes sans images, chanson sans paroles, l’obscurité enfin balaie toutes les poussières sordides, et c’est une porte à même l’insondable profondeur. Des syllabes, rien que pour celle qui les prononce, les mains sur les genoux, à voix basse, des syllabes que nul sens n’alourdit, sont murmurées, sœurs du vent, lorsque son invisible triomphe, autour des créatures, jette une auréole d’oiseaux transparents, victoires sur la furie des océans, les cris des créatures, tourbillonnante surprise au seuil de la forêt shakespearienne et dont Cynthia, à la plus belle minute de son triomphe, dispensait la féerie, lorsque, lasse du discours banal des hommes, elle se perdait en plein mystère, au refrain de la chanson d’un page :

With a hey and a ho and a hey nonino.

A hey and a ho and a hey nonino. Pas plus que le vers d’As you like it, dans les rêveries de fin du