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révèle égal. Triomphe de l’unité panthéiste, ton orteil ne vaut ni plus ni moins que ton mollet, ta cervelle ou ton nez. Tu es la première à ne point regarder ton crâne comme une boîte à pensées précieuses, la première à laisser battre ton cœur, sans le prendre pour le métronome des sentiments exceptionnels.

Parfois tu rencontres la Reine, et tu souris à cette pauvre carne, qui fut autrefois chair à plaisir, et où toute caresse creusa son sillon, chaque baiser son ravin. Mais qu’elle voie ton doux regard, et, pour elle, c’est jour de fête. Ses yeux, îles sans joie, dans l’océan fripé des paupières, alors s’allument du beau soleil de surprise. Elle envoie des baisers à tes pieds plus frêles qu’oiseaux dans la cage des souliers. Et, comme elle, les vieillardes du trottoir, toutes celles qui s’obstinent à refaire le chemin d’amour, sous les loques qui les habillent à l’ombre des arêtes qui les coiffent, soudain, sans regret se rappellent les soies et les amazones des beaux jours.

Dans leurs robes taillées à même de vieux rideaux, elles ont retrouvé ce qui, de leur temps, s’appelait une tournure, et c’est à jurer que, transfuges de l’avant-dernier siècle, elles ont pris des leçons de la célèbre Mme Campan. Pourtant, ce matin, comme tous les autres, elles se sont