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N° IX

Vérités effrayantes concernant Charles de Créquy Bourbon-Montmorency.

Personne ne peut nier que Charles de Crequy, né de Bourbon-Montmorency, naquit en 1737, du mariage secret, mais divulgué en face de la religion, que contracta Louis XV avec la princesse Schitzemberg, de Freyberg et du Saint-Empire, fille naturelle de Louis XIV.

Pendant 46 ans il a été la victime du despotisme, des menées infâmes des ministres de ce temps, d’Aiguillon#1, Vergennes et Montmorin ; celui-ci rue Plumet, près le boulevard ; ces deux derniers se sont bien mal conduits dans cette affaire, et leurs lettres, restées au comité des lettres de cachet, et qui vont être imprimées, le prouveront.

C’étoit, à tous égards, des ministres bien faits pour l’ancien régime, et qui, comme le temps l’a démontré, ne pouvoient pas rester sous celui-ci ; l’opinion publique leur a fait justice.

Pour les dames de Crequy et le sieur Blanchefort, soi-disant Crequy, tuteur dudit Bourbon, qui demeurent rue de Grenelle, faubourg Saint-Germain, c’est une exécration ; ils habitent, tous tant qu’ils sont, un hôtel qu’ils ont usurpé, comme les biens du véritable, du seul Bourbon-Montmorency.

C’est un monstre que Blanchefort ! et la seule preuve sera les marques des coups de poignard qu’a reçus M. de Bourbon, qui tous lui ont été données par lui et par ses complices ; c’est une vérité effrayante, mais qu’on ne peut, qu’on ne doit pas cacher à l’humanité du peuple français.

C’est une chose étrange, que de lâches ravisseurs habitent paisiblement des hôtels dont les murs ressuent de leurs crimes, tandis que le pur sang des rois est dans la plus simple retraite, rue des Bon-Enfans, hôtel de Candie. Peuples ! c’est ainsi que[1]

  1. Nous étions ennemis jurés de M. d’Aiguillon. (Note du Marquis de Crequy)