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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

grâces gratuites et non pas des grâces sanctifiantes ; et il est arrivé plus d’une fois qu’une convulsionnaire est tombée dans des fautes, et a eu des faiblesses qui doivent nous humilier. » Lorsque je pris congé d’elle, elle se recommanda à mes prières ; la domestique, qui n’est autre que sœur Félicité, m’éclaira, et voulut absolument m’accompagner jusqu’à la porte de la rue, quelques instances que je lui fisse pour l’en empêcher.

Enfin, le vendredi-saint, je recueillis le fruit de mes deux visites. J’arrivai à deux heures un quart chez M. de Vauville, où je vis une nombreuse assemblée. Je ne reconnus que mademoiselle Bihéron et Dubourg. Voici les noms des autres personnes, tels que M. Dubourg me les dit à la fin de la séance : la princesse de Kinski, le prince de Monaco, le comte de Staremberg, le marquis de Bouzols, le chevalier de Sarsfield, le chevalier de Forbin, M. d’Albaret, officier de marine, M. Vars, officier dans les troupes détachées de la marine. Outre ces profanes, il y avait quatre ou cinq sœurs qui paraissaient de bas étage ; quatre frères, un arpenteur nommé Descoutures ; M. Batissier, conseiller au Châtelet ; M. de Laurès, ex-oratorien ; M. Pinault, ex-oratorien et ex-convulsionnaire (son nom de convulsionnaire était frère Pierre).

La sœur Rachel et la sœur Félicité étaient en croix depuis un quart d’heure. La croix de sœur Félicité était étendue à plate terre ; celle de sœur Rachel était droite, assez inclinée pourtant pour être appuyée contre la muraille. Elle avait les mains