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NICOT, à lui-même.

Quinze !

JEANNET.

Mais non, vingt-huit !…

NICOT.

Vingt-huit… et quinze… soixante-dix !

JEANNET.

Alors, il me pousse… il m’envoie dans la boutique de l’épicier… J’ tombe le dos dans un tonneau de mélasse… et lui, il ramasse le bloc et il s’ensauve… (Pleurnichant.) en m’ prenant toutes mes billes.

NICOT, à part.

J’ai l’affaire… (Haut.) Ça fend l’âme !… pleure pas… je te les rends toutes !

JEANNET.

Vous ?

NICOT.

Oui, moi… Si tu veux m’ rendre un p’tit service gros comme l’ongle.

JEANNET.

Dites… c’est fait… vingt billes…

On entend des cris au dehors.
NICOT.

V’là les autres… Tiens, prends ça… (Il lui donne le billet qu’il a écrit.) Puisque t’es si adroit à la bloquette, trouve l’ moyen de l’ glisser dans l’ fichu de la Sincère.

JEANNET.

Ça ?… pourquoi ?

NICOT.

C’est un’ farce qu’on est convenu d’ faire pour sa noce, mais faut pas qu’on le sache. (À Jeannet qui essaie de lire la lettre entrebâillée.) Veux-tu pas r’ garder, moutard… T’as pas besoin d’ lire.