Je sais qu’il a sauvé Messala, Metellus,
Lucilius, Pison, les fils de Lentulus ;
Mais malgré son orgueil, je lui ferai connaître
Que je puis à mes lois l’immoler comme un traître.
En sauvant tes proscrits, j’ai fait ce que j’ai dû ;
Ton père en pareil cas, eût loué ma vertu.
Toi-même applaudissant à mes soins magnanimes,
Tu devrais me louer de t’épargner des crimes,
Et rougir, quand tu crois être au-dessus de moi,
Qu’un Gaulois, à tes yeux, soit plus romain que toi.
Viole nos traités, punis-moi d’aimer Rome,
Et d’oser de nous deux être le plus grand homme.
Téméraire étranger, tu m’apprends mon devoir,
Et ta mort...
Si ma voix est sur toi sans pouvoir,
De ce rival des dieux interroge l’image :
Que sa clémence au moins devienne ton partage.
Du grand nom de César, si tu veux hériter,
Dans ses soins vertueux commence à l’imiter,
Épargne ce guerrier, je demande sa vie :
Ose me refuser.
Imprudente Tullie,
Qui voulez de régner me donner des leçons,
Que ne me donnez-vous de plus nobles soupçons !
De la vertu du moins, empruntez le langage ;
J’aurais trop à rougir d’en dire davantage.
Mais je ne crois pouvoir mieux vous humilier
Qu’en vous abandonnant le soin de ce guerrier,
Que je crois en effet plus digne de clémence
Qu’il ne se croit encor digne de ma vengeance.
Adieu.
Vous, suivez-moi.
Scène III
Sextus, qu’avez-vous fait ?
Trop peu pour mon courroux, puisqu’il est sans