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Qui ? Moi, Seigneur ?

Xerxès.

Oui, vous, audacieux.
Avant que le soleil disparaisse à nos yeux,
Si vous n'êtes parti, c'est fait de votre vie ;
Artaban, c'est à toi que ton roi le confie,
De son sort désormais je te laisse le soin.

Darius.

Roi cruel, père injuste, il n'en est pas besoin.
Mon sort est dans mes mains.

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Scène VII

Darius, Artaban, Tysapherne.
Artaban.

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Que prétendez-vous faire ?
Gardez-vous d'écouter un transport téméraire,
Le roi n'est pas encore éloigné de ces lieux.

Darius.

Porte ailleurs tes conseils et tes soins odieux ;
Remplis, sans discourir, les ordres de mon père,
Si tu ne veux toi-même éprouver ma colère.

Artaban.

Seigneur, écoutez-moi le cœur moins prévenu,
Je vois bien que le mien ne vous est pas connu.
De vos cruels soupçons l'injuste défiance,
Vos mépris pour Barsine et pour mon alliance,
Un roi que je pourrais nommer votre tyran,
N'ont point changé pour vous le respect d'Artaban.
Touché de vos vertus plus que de vos outrages,
Mon cœur à vos mépris répond par des hommages ;
Heureux, si dans l'ardeur de me venger de vous,
Ce cœur d'un vain honneur eût été moins jaloux !
C'est moi qui, par mes soins, ai porté votre père
À parer de vos droits un fils qu'il vous préfère.
Mais hélas ! Qu'ai-je fait, en y forçant son choix,
Que priver l'univers du plus grand de ses rois ?
Je sens que contre vous un dessein si perfide
Est moins un attentat qu'un affreux parricide,
Que ne saurait jamais réparer ma douleur,
Qu'en signalant pour vous une juste fureur.
Ce discours, je le vois, a de quoi vous surprendre,