Qui daigna m'accepter sortant de votre empire...
Je la vois ; quel bonheur la présente à mes yeux !
Ah ! C'en est trop, cruel, je te laisse en ces lieux
Signaler de tes soins l'inconstance fatale !
Cependant tremble, ingrat, je connais ma rivale.
}}
Scène VI
Quoi, Madame, c'est vous ? et le ciel irrité
Me laisse encore jouir de ma félicité ?
Que mon cœur est touché ! Qu'une si chère vue
Calme le désespoir de mon âme éperdue !
Malgré tous mes malheurs... Mais, qu'est-ce que je vois !
On disait qu'en ces lieux je trouverais le roi ;
Le dessein de l'y voir est le seul qui me guide,
Et non l'indigne soin d'y chercher un perfide.
Moi, perfide ! Qui, moi ! Dieux, qu'est-ce que j'entends !
Cesse de feindre, ingrat, tes voeux seront contents ;
Mais n'attends pas ici que j'éclate en injures :
Je laisse aux dieux le soin de punir les parjures.
Va, cours où te rappelle un plus doux entretien,
Et songe pour jamais à renoncer au mien.
Scène VII
{{bloc centré|
Ô mort, des malheureux triste et chère espérance,
J'implore désormais ta funeste assistance !
J'éprouve en ces moments si douloureux pour moi
Des tourments plus cruels et plus affreux que toi !
Dieux, qui semblez vous faire une loi rigoureuse
De rendre la vertu pesante et malheureuse,
Qui la foudre à la main l'effrayez parmi nous,
Pour ne nous rien laisser qui nous égale à vous,
Contentez-vous d'avoir presque ébranlé la mienne ;
Souffrez qu'un saint respect dans mon coeur la retienne,