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un prince qui ne suit pas la voie de la vertu et ne tend pas à la perfection, c’est seconder Kie. Donnez l’empire d’un prince qui suit le courant et ne réforme pas les habitudes actuelles ; il ne pourra le garder l’espace d’un matin. »

10. Pe Kouei dit à Meng tzeu : « Je voudrais n’exiger en tribut que la vingtième partie des produits de la terre. Qu’en pensez vous ? » Meng tzeu répondit : « La mesure que vous proposez est bonne pour les barbares du nord. Dans une capitale qui compté dix mille familles, s’il n’y avait qu’un seul potier, serait-ce assez ? » « Non, dit Pe Kouei, les vases ne seraient pas en nombre suffisant. »

Meng tzeu reprit : « Dans le pays de ces barbares du nord, le millet à panicules est la seule espèce de grain qui arrive à maturité. Ils n’ont ni villes munies d’une double enceinte de murailles, ni édifices, ni maisons ; ni temples des ancêtres, ni sacrifices, ni princes à qui l’on offre des présents et des festins ; ils n’ont ni officiers ni employés du gouvernement. La vingtième partie des produits de la terre suffit pour les dépenses publiques.