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Meng tzeu répondit : « Les tendances de notre nature peuvent toutes servir à faire le bien ; voilà pourquoi je dis que la nature est bonne. Si l’homme fait le mal, on ne doit pas en attribuer la faute à ses facultés naturelles. »

« Tout homme a des sentiments de compassion pour les malheureux, de pudeur et d’aversion pour le mal, de déférence et de respect pour les autres hommes. Il sait discerner le vrai du faux et le bien du mal. La commisération, c’est la bienveillance. La honte et l’horreur du mal, c’est la justice (cette disposition qui nous porte à traiter les hommes et les choses comme il convient). La déférence et le respect constituent l’urbanité. La vertu par laquelle nous discernons le vrai du faux et le bien du mal, c’est la prudence. La bienveillance, la justice, l’urbanité, la prudence ne nous viennent pas du dehors, comme un métal fondu qu’on verse dans un moule. La nature les a mises en nous. (Mais la plupart des hommes) n’y font pas attention. Aussi dit on : « Si vous les cherchez, vous les trouverez ; si vous les négligez, vous les perdrez. » Parmi les hommes, les uns sont deux fois, cinq fois, un