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fait des vêtements. N’est ce pas ? » « Non, répondit Tch’enn Siang ; il porte des vêtements de laine (et non de toile). » « Hiu porte-t-il un bonnet, demanda Meng tzeu ? » « Oui, répondit Tch’enn Siang. » « Quel bonnet, dit Meng tzeu ? » « Un bonnet simple, répondit Tch’enn Siang. » « Est ce lui-même qui en tisse l’étoffe, reprit Meng tzeu ? » « Non, répondit Tch’enn Siang ; il l’achète pour du millet. » « Pourquoi ne la tisse-t-il pas lui-même, continua Meng tzeu ? » « Ce travail, dit Tch’enn Siang, lui ferait négliger la culture des champs. » Meng tzeu dit : « Emploie-t-il une marmite de fer et un vase d’argile percé de trous pour faire cuire sa nourriture ? Se sert-il d’instruments de fer pour labourer ? » « Oui, répondit Tch’enn Siang. » « Fait-il lui-même ces vases, ces instruments ? demanda Meng tzeu. » « Non, répondit Tch’enn Siang ; il les achète pour du millet. »

Meng tzeu reprit : « Si celui qui achète des instruments et des vases pour du millet, ne fait aucun tort au potier ni au fondeur (ni au forgeron) ; quel tort font au laboureur le potier, le fondeur et le forgeron, en achetant du millet pour leurs instruments et leurs vases ? Et pourquoi le philosophe Hiu ne fabri-