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« Loung tzeu dit : « Pour le partage des terres et la perception de l’impôt, le mode le plus doux est celui qui oblige les laboureurs à fournir leur travail pour la culture du champ commun ; le mode le plus dur est celui qui les oblige à payer une redevance fixe et la même chaque année. Pour fixer le montant de cette redevance annuelle et invariable, on calcule la moyenne des récoltes de plusieurs années (les unes bonnes, les autres mauvaises). Dans les bonnes années, quand les grains sont si abondants qu’on ne les ménage nullement, exiger beaucoup ne serait pas cruauté ; néanmoins le prince n’exige pas plus que les autres années. Dans les mauvaises années, quand la récolte ne vaut même pas le fumier employé, le prince exige absolument toute la redevance (et c’est cruauté). Si celui qui est le père du peuple, réduit son peuple à le détester, à travailler toute l’année avec grande fatigue, à manquer des choses nécessaires pour l’entretien des parents, et même à emprunter, moyennant intérêt, pour payer l’impôt ; s’il réduit les vieillards et les enfants à se rouler et à périr dans les canaux et les fossés ; où est son affection paternelle envers son peuple ? »