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13. Meng tzeu ayant quitté la capitale de Ts’i, en chemin, son disciple Tch’oung Iu lui dit : « Maître, vous ne paraissez pas content. Jadis j’ai appris de votre bouche que le sage ne se plaint jamais des dispositions du Ciel et n’accuse jamais les hommes. » Meng tzeu répondit : « Les temps ne sont plus les mêmes. Sans doute, je ne me permets pas de me plaindre du Ciel ; mais puis-je ne pas m’affliger des châtiments qu’il envoie ? Je ne me permets pas d’accuser les hommes ; mais puis-je ne pas avoir compassion de leur malheureux sort ?

« Tous les cinq cents ans paraît un homme qui obtient l’empire et gouverne avec une parfaite sagesse. Dans cet intervalle de temps, de grands sages acquièrent un nom dans le monde. Depuis l’avènement des Tcheou, il s’est écoulé plus de sept cents ans. D’après ce calcul, le terme ordinaire est déjà passé. A en juger d’après l’état présent de la société (qui appelle une réforme), on voit qu’une restauration serait possible. Mais peut-être le Ciel ne veut il pas encore le rétablissement de la paix et de l’ordre