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que votre bienfaisance soit assez grande pour s’étendre jusqu’aux oiseaux et aux quadrupèdes, et que vos sujets soient les seuls qui n’en ressentent pas les effets ? Vous êtes comme un homme qui ne soulève pas une plume, parce qu’il n’y applique pas ses forces, qui ne voit pas une voiture chargée de chauffage, parce qu’il n’y applique pas sa vue. Votre peuple ne reçoit pas les soins nécessaires, parce que vous n’exercez pas envers lui votre bienfaisance : Ainsi, prince, si vous ne régnez pas sur tout l’empire, c’est parce que vous n’agissez pas, et non parce que vous ne le pouvez pas. »

« A quels signes, demanda le roi, peut on distinguer le manque d’action ou de volonté du manque de pouvoir ? » Meng tzeu répondit : « Quelqu’un dit qu’il n’est pas capable de traverser la mer du nord avec le mont T’ai chan sous le bras ; voilà une impossibilité véritable. Le même dit qu’il n’a pas la force de casser une branche d’arbre pour son supérieur ; voilà un manque de volonté, et non un manque de pouvoir. Si vous n’étendez pas votre empire sur toute la Chine, ce n’est pas par impuissance,