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faisait ce qu’on fait aujourd’hui ; il remplissait d’esprit ses ouvrages, et semblait réserver son goût pour juger ceux des autres. »



Une grande partie des défauts de liaison qu’on aperçoit dans l’Encyclopédie rédigée par Diderot viennent de ce que le libraire, après avoir reçu les feuilles corrigées, les relisait en son particulier, et en retranchait sans façon tout ce qu’il jugeait capable de faire arrêter l’ouvrage, sans s’inquiéter des incohérences que ces suppressions devaient nécessairement occasionner. Diderot ne s’aperçut de ce manége que lorsque l’ouvrage touchait à sa fin ; il lui fut même défendu de s’en plaindre au public, de peur que la connaissance de ces castrations si révoltantes ne diminuât le nombre des souscripteurs.