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couvre pas leur visage aussi bien que le mien ? Est-ce un moyen bien propre à donner du poids à leur autorité que de charger en secret un homme absent hors d’état de se défendre ? Mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit.

« Je suis un méchant ; mais pourquoi le suis-je ? Prenez bien garde, mon cher Diderot, ceci mérite votre attention ; on n’est pas malfaisant pour rien ; s’il y avait quelque monstre ainsi fait, il n’attendrait pas quarante ans à satisfaire ses inclinations dépravées. Considérez donc ma vie, mes passions, mes goûts, mes penchans ; cherchez, si je suis méchant, quel intérêt a pu me porter à l’être ? Moi qui pour mon malheur portai toujours un cœur trop sensible, que gagnerais-je à rompre avec ceux qui m’étaient chers ? À quelle place ai-je aspiré ? à quelles pensions, à quels honneurs m’a-t-on vu prétendre ? Quels concurrens ai-je à écar-