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qui se croit en état de donner des leçons au public. Et le rôle du critique ! il est bien plus vain encore ; c’est celui d’un homme qui se croit en état de donner des leçons à celui qui se croit en état d’en donner au public. L’auteur dit : Messieurs, écoutez-moi ; car je suis votre maître. Et le critique : C’est moi, messieurs, qu’il faut écouter, car je suis le maître de vos maîtres.[1] Pour le public, il prend son parti ; si l’ouvrage de l’auteur est mauvais il s’en moque, ainsi que des observations du critique, si elles sont fausses. Le critique s’écrie après cela : Ô temps ! ô mœurs ! le goût est perdu… et le voilà consolé : l’auteur de son côté accuse ou les spectateurs, les acteurs et la cabale ; il en appelle à

  1. M. Geoffroy a avancé à peu de choses près la même assertion dans un de ses feuilletons.