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agite, et lorsque ta main les appaise. Reconnais les sombres nuages que tu avais rassemblés, et qu’il t’a plu de dissiper : déjà ils se séparent, ils s’éloignent ; déjà la lueur de l’astre du jour renaît sur la face des eaux ; je présage le calme à cet horizon rougeâtre. Qu’il est loin cet horizon ! Il ne confine point avec le ciel : achève de rendre à la mer sa tranquillité ; permets à ces matelots de remettre à flot leur navire échoué ; seconde leur travail ; donne-leur des forces, et laisse-moi mon tableau ; laisse-le-moi comme la verge dont tu châtieras l’homme vain : déjà ce n’est plus moi qu’on visite, qu’on vient entendre ; c’est Vernet qu’on vient admirer chez moi : le peintre a humilié le philosophe.

Ô mon ami, le beau Vernet que je possède ! Le sujet est la fin d’une tempête sans catastrophe fâcheuse ; les flots