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les produits. Dans l’industrie animale, cette dernière nécessité se fait d’autant plus sentir, que l’objet à vendre consomme les bénéfices que l’on s’attendait à réaliser.

On ne comprend donc pas très bien le principe de Thaër, lorsqu’il conseille de produire toujours sans s’occuper des débouchés. La proposition inverse serait, ce me semble, beaucoup plus vraie. Quoi qu’il en soit, la race bazadaise est, dans la Gironde et dans les départements voisins, l’objet de nombreuses transactions ; la boucherie demande chaque jour de nombreuses têtes de ce bétail. Aujourd’hui les ventes, les échanges sont beaucoup plus fréquents qu’autrefois. Cette activité commerciale résulte de l’établissement des routes praticables, de la fréquence des foires et de la proximité de la grande ville de Bordeaux. La voie ferrée exécutée récemment entre Langon et Bazas, met cette dernière ville pour ainsi dire aux portes du chef-lieu de la Gironde.

Depuis lors, chaque jeudi et chaque dimanche, on embarque, à la petite gare de Nizan-Villandraut, des bestiaux à destination pour les marchés de Bordeaux. Loin de porter préjudice au travail, comme l’avançaient d’abord quelques agriculteurs de la contrée, le chemin de fer n’a fait que l’accroître et augmenter les ressources du pays. Le bouvier lui-même, qui se plaignait le plus, trouvera maintenant un travail plus assidu et moins pénible. Une demi-journée lui rapportera autant qu’autrefois un jour entier. Sa santé et celle de son bétail seront moins en danger, les engrais mieux conservés, et il pourra plus convenablement disposer de son temps.

C. Foires. — De même qu’un peuple a des institutions et une industrie en rapport avec ses mœurs et sa civilisation, de même aussi un commerce particulier réclame des créa-