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soit de reproduction, soit de boucherie. Elle aurait bien plutôt de la tendance à se rapprocher du bœuf gascon. Néanmoins, elle s’en éloigne par des caractères bien tranchés, la couleur noire du mufle et des ouvertures naturelles de ce dernier ne se présentant jamais dans le bazadais. Chez lui, les bourses participent de la couleur du reste du corps, tandis que leur extrémité inférieure est noire chez le Gascon.

En résumé, l’origine du bœuf bazadais est actuellement entourée d’obscurité et le sera longtemps encore, selon toute probabilité. Ce que l’on sait, c’est que depuis une époque assurément fort reculée, il se perpétue avec les caractères qui le font tant estimer. La cause en est sans doute dans sa merveilleuse appropriation aux exigences de la localité.


C. Aptitude. Emploi. — De toutes les qualités si estimées du bœuf bazadais, aucune n’égale son aptitude au travail. Ses muscles d’acier, sa ténacité, triomphent de tous les obstacles. Jaloux de mériter toujours la confiance du bouvier, il se montre sans cesse prêt à partager ses efforts et ses fatigues. Ni la chaleur du jour, ni les rigueurs de la saison ne l’arrêtent. Qu’il déchire la terre, qu’il traîne des fardeaux, son courage ne se dément jamais. Quiconque a parcouru la route de Bazas à Langon ou celles qui aboutissent à cette dernière ville, a pu se convaincre de la valeur de cette race et combien sa renommée travailleuse lui est méritée. Il a été un temps où tous les produits des Landes dirigés sur Bordeaux étaient transportés par les bœufs bazadais. La route de Mont-de-Marsan à Langon était pour ainsi dire continuellement sillonnée de nombreux attelages traînant chacun, avec de lourdes charrettes, des poids prodigieux. Pour les délasser de tant de fatigues, on leur donnait à peine le repos nécessaire à leur repas et à un léger sommeil.