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du problème sans ajourner pour cela les progrès de la botanique et de la zoologie. Tous les jours on découvre, on catalogue, on classe des espèces nouvelles, sauf à définir plus tard rigoureusement, si cela devient possible, l’espèce zoologique ou botanique. Il suffit que, pour le plus grand nombre des cas, et dans l’ordre actuel des choses, la distinction spécifique se montre nettement, quelles qu’en puissent être d’ailleurs l’origine et la raison fondamentale.

217. — Quand nous parlons, dans ce qui précède, de termes impossibles à définir, nous n’avons point en vue les définitions telles que les entendent les lexicographes et les logiciens : celles-ci vont être, dans le chapitre suivant, l’objet d’une discussion spéciale. Les mots nombre, angle, ne sont pas définissables, suivant la notion que l’on a communément de la définition ; et pourtant les idées correspondantes sont rigoureusement définies ou déterminées : tout le monde les conçoit de la même manière, sans qu’il puisse s’établir à ce sujet de controverses philosophiques dignes d’une attention sérieuse. Au contraire, ce sont non seulement les termes de nature, de force, de droit, etc., mais les idées qui s’y rattachent, dont la détermination ou la définition impliquerait la solution de problèmes que la philosophie agite et agitera sans cesse, mais qui ne comportent pas de solutions vraiment scientifiques, parce qu’on ne peut y appliquer ni l’expérience, ni la démonstration logique.