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Dans les arts d’imitations, la première loi, sans doute, et de ne pas blesser la vérité et les convenances ; mais David, ayant puisé son sujet dans un récit fabuleux, il en a profité pour montrer son art dans toute sa beauté. J’avoue que, d’accord à cet égard avec l’opinion de Lessing sur l’emploi des nus, je suis tout disposé à prendre parti pour David ; car, si l’on peut dire qu’il a blessé les convenances, cette faute est rachetée par de si grandes beautés que, à mon avis, il faut le louer de l’avoir faites ; et puis, la peinture, comme la poésie, n’a-t-elle pas ses licences ?

Il est une autre critique que ce tableau fit naître, et qui est très fondée : la couleur manque d’éclat ; mais la science du dessin y est portée au plus haut degré possible d’élévation. Ce ne sont point, au reste, des formes de convention qu’il a exprimées, c’est la nature, mais belle, avec choix, telle que les anciens l’ont représentée.

Il est digne de remarque que, dans sa première composition, tous ses personnages étaient vêtus. Ce fut aussi par suite de nouvelle réflexions, qu’il fit entrer dans son tableau tous ces enfans, qui sont un des moyens puissans de l’intérêt qu’il inspire.

Bonaparte, chef de l’armée de l’armée d’Italie, avait fait proposer à David de venir à son camp, loin des agitations politiques, peindre les combats qui l’ont im-