Page:Coupin - Essai sur J. L. David, peintre d'histoire, 1827.djvu/21

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trine de Socrate, qu’il ait réellement enseigné l’immortalité de l’âme[1], du moins, on peut croire qu’il l’avait entrevue et qu’il espérait. Dans tous les cas, ce sont les dieux que Socrate invoque, et les dieux, tel qu’il les dépeignait, justes et bienfaisans. La pensée du peintre est donc d’accord avec le caractère moral du sage qu’il a représenté.

Dans l’origine, David avait peint Socrate tenant déjà la coupe que lui présentait le bourreau. « Non ! non ! lui dit André Chénier qui mourut également victime de l’injustice des hommes ; Socrate, tout entier aux grandes pensées qu’il exprime, doit étendre la main vers la coupe ; mais il ne la saisira que lorsqu’il aura fini de parler. »

Si l’on retrouve, dans les carnations du tableau des Amours de Pâris et d’Hélène, commandé par S. A. R. Mgr. le comte d’Artois, aujourd’hui le roi régnant, et qui fut terminé en 1788, le système que David avait suivi dans tous ses précédens tableaux, à l’exception du Socrate, système de convention, et qui tenait encore aux premières idées du peintre, on ne peut s’empêcher aussi de reconnaître qu’il y a de l’habileté dans la disposition du groupe et un effet bien entendu ; cependant ce tableau est froid : on n’y trouve pas assez de passion.

  1. Voyez la Notice sur Socrate, par M. Stapfer, insérée dans la Biographie universelle.