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de modèle. Sa religion en fut alarmée: elle renvoya le tableau à l’artiste, en protestant qu’elle ne s’agenouillerait jamais devant une pareille image. L’artiste eut beau répondre que l’intention sanctifiait tout, et, pour la rassurer, lui nommer plusieurs nymphes d’après lesquelles on avait fait des vierges, il y eut procès: on sent bien que l’artiste le gagna; le droit était de son côté, comme le ridicule, de l’autre. »

Depuis son retour de Rome, David avait épousé la fille de M. Pécoul, architecte, entrepreneur des bâtimens du roi. Reçu membre de l’Académie, il éprouvait le besoin de retourner dans la capitale des arts; la dépense que devait entraîner ce voyage semblait un obstacle insurmontable. M. Pécoul lui donna une nouvelle preuve de désintéressement et d’affection, en lui procurant les moyens d’exécuter son projet. David partit, emmenant avec lui sa femme et l’un de ses élèves qu’il chérissait, Drouais , qui venait de remporter le prix d’une manière si brillante. <ref>L’auteur du Pausanias français cite une lettre de David, écrite après la mort de Drouais, et qui semblerait prouver que ce fut, au contraire, le maître qui suivit l’élève. Quoi qu’il en soit, je vais rapporter cette lettre qui prouve l’affection que David avait pour Drouais et la haute estime que son élève lui avait inspirée.— « Je pris le parti de l’accompagner, autant par attachement pour mon art que