Page:Coupey - Muse des enfants, 1875.pdf/92

Cette page n’a pas encore été corrigée
88
MUSE DES ENFANTS.

Qui butine le miel sur la grappe vermeille ; Et de l’âme et du cour il admire, joyeux, Les beautés de la terre et la splendeur des cieux. Enfin, las de jouer, quand son plaisir s’émousse, Il s’arrête un moment et s’étend sur la mousse… — Tiens ! mais que vois-je là poindre au plus près du sol ? On dirait pour la forme un petit parasol, · Fit René tout surpris. L’empereur de la Chine A le sien fait ainsi. C’est semblable machine Aux bords étroits, pointus, avec manche et contours, Que maman me montrait un de ces derniers jours Sur son riche éventail. René, sans plus, n’hésite A s’emparer de lui, prestement, vite et vite. Or ce beau parasol était un champignon, Comme il en pousse dru du côté d’Avignon. D’abord l’enfant a soin de veiller à sa garde ; Puis entre ses dix doigts l’écrase par mégarde : Non content, l’étourdi mâchonne les morceaux, Les trouve de son goût et mange le plus gros. Il rentre à la maison, n’en dit rien à sa mère, Craignant d’être grondé. Mais le poison opère ;