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MUSE DES ENFANTS.

LA FILLE DE ZOÉ Je n’aime pas du tout ta fille, ta poupée, Que tu trouves si fine et si développée Pour ses deux ans, trois mois. Elle ne souffle mot, Tandis que ma Nini chante comme un linot, Disait Zoé, la grave, à sa cousine Hortense. Entre nous, reprit-elle, avoue, en conscience, Que ta fille a l’esprit un tant soit peu borné, Comme je me le suis toujours imaginé. — Borné ! ma fille à moi, se récria la mère, Sur le point de pleurer eť pàle de colère, A plus d’esprit, Zoé, de talents, de moyens, Dans son seul petit doigt que toi dans tous les tiens ! — Oh ! oh ! j’en doute fort deyant ce froid silence. Ta Loulou ne dit rien ! — C’est vrai, repart Hortense, Mais tu douterais moins de son intelligence, Si tu savais ce qu’elle pense ! —