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MUSE DES ENFANTS.

Aussi, calmant leur épouvante, Je leur dis sur-le-champ, tout bas, D’une voix douce, encourageante : Je ne vous le ravirai pas. Car maman me prêche sans cesse . Qu’enlever à l’oiseau son nid, C’est le plonger dans la détresse, Crime que le bon Dieu punit. – Pense, mon fils, répète-t-elle, Combien grand serait mon effroi, Si l’aigle à la serre cruelle Venait à s’emparer de toi ! Quelle terreur, quelle souffrance ! Jour et nuit couleraient mes pleurs, Et, folle de désespérance, Je succomberais de douleurs. Toi-même, enfant, pleurant ta mère, L’aigle aurait beau te caresser, Tu t’étiolerais dans son aire. Il ne saurait point t’apaiser.