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MUSE DES ENFANTS.

Je ne l’ai pas perdu, ma mère, Mais à la fête de mon père J’ai dit, joyeux, plein de bonheur : « Papa, je te donne mon cour ! » Présent donné n’est plus à prendre, Chose offerte n’est plus à rendre. Me voilà donc, pour mon malheur, Sans caur !

— Pour ton malheur ! Quoi ! Paul regrette D’avoir fait ce cadeau de féle A son papa ?

Non point, maman ! Cria l’enfant avec élan : Seulement, quand viendra la tienne, N’ayant plus ça qui m’appartienne, Que puis-je t’offrir d’aussi beau, Si Dien ne m’en donne un nouveau ? J’ai bien encor à moi mon âme, — Que le petit Jésus réclame. Dis, la veux-tu ? Jésus, je croi, • La partagerait avec toi ; Je t’assure qu’elle est jolie, Accepte-la, je t’en supplie…