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MUSE DES ENFANTS.

A s’approcher de son échine. Lui seul Bastien sait en venir à bout En le traitant à triples coups de knout. Point de quartier, de merci ni de grâce : Le bâton joue. Et quand, de guerre lasse, Le bras n’en peut, Bastien, en un lieu sûr, Rive César à l’anneau d’un gros mur.

Si

de hasard le chien, malheureuse victime, Laisse échapper parfois sous le hart qui l’opprime Un aboiement plaintif… tout aussitôt Bastien De crier aux voisins : — Amis ! voyez-vous bien. Quel monstre est ce César ! Oh, la perfide engeance ! Oh, le maudit raca ! Sans le fouet et le fer, Il eût depuis longtemps mis ses crocs dans ma chair ; Plus de sotte pitié, de folle tolérance, Je le vais gouverner en empereur romain Qui force son esclave à lui baiser la main. Et Bastien sur César redouble l’invective ; Il le frappe, il le bat, tant enfin qu’il arrive Que le chien maltraité se venge de son sort En sautant au tyran qu’il jette à terre et mord.