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FABLES ORIGINALES

La vache, le cheval. Rustaud se démenait
Bondissait furieux, en vain s’époumonait ;
Personne à ses abois ne faisait diligence.
Le fermier, l’aube éclose, ouvre un œil bleu faïence,
Étire les deux bras, s’habille lentement.
Le chien grognait toujours, mais tout ce tremblement
Est pour le capucin (Rustaud hait la besace)
Le fermier, descendu dans sa cour, voit la trace
Des vols commis la nuit, jette un cri désolé :
Ô ciel je suis volé !…
Tu m’as laissé piller couarde sentinelle ?
Je vous ai défendu, n’accusez pas mon zèle,
Lui répliqua le chien. Mais le maître gromèle :
Ton zèle, vante-le, je lui dois mon malheur ;
Si tu n’étais sans cesse à crier : Au voleur !
Tes appels sérieux auraient troublé mes songes,
Tandis qu’accoutumé d’ouïr tous tes mensonges
En repos je dormais ; tu vas me le payer.
Et l’on pendit le chien aux branches d’un noyer.


À Mademoiselle-Andrée ***.

FABLE IX.

Le Lion et le Renard.


La vérité s’impose avant qu’on ne l’accepte.
Joignons pour le prouver un exemple au précepte.
Compère le renard de Messire lion
Niait la toute puissance.