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FABLES ORIGINALES

Écoutez bien la fable qui va suivre
Elle instruira plusieurs des moins appris,
C’est à dessein que j’en grossis mon livre,
Qu’il ne faut pas tenir trop en mépris.

[1]Jupiter eut jadis une rude suée,
Chaque habitant du pôle, à fendre la nuée,
Criait d’un ton amer : je souffre, guéris moi !
Ou je me vengerai de ton ciel et de toi.
Guérir tous les humains n’est pas en ma puissance,
Soupira Jupiter que la menace offense.
Il s’en serait vengé s’il n’eût plaint le courroux
De ces hommes souffrants, prêts à devenir fous.
Les cris poussés plus forts, le dieu perd patience,
Et s’arme de carreaux pour foudroyer l’engeance
Qui trouble son repos.
Frappez maître, frappez ! conseillait Atropos,
Pendant que votre bras détruit les taupinées,
Je trancherai le fil des sombres Destinées.
Minerve intervenant s’empara du ciseau
De la foudre et du chaud carreau
Déjà pointés sur la planète.
Jupiter empêché murmure une épithète
Peu flatteuse pour les jupons
Qui gouvernent les pantalons.

  1. J’ai cru devoir écrire la faille des paniers apportés au marché, pour donner à mon dicton plus de relief et sa naturelle application. Ce dicton est original si la fable ne l’est pas.