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seul, rendant mes devoirs. L’un des fils de Corcel me tesmoiengna toute sorte désobéissance, et en le reprenant doucement, il m’a my le marché à la main, avec toute sorte de mauvais propos. L’un des eschevins fust fort batu d’un homme de la ville. Le sieur Grosjean faillit d’estre tué, luy portant deux arquebuse à la teste. M. d’Aboncourt eut dont juste rayson, lorsqu’il s’est plaien des gens dudict Bresson que je recongneus bien à ceste heure. Je supplie très humblement Vos Seigneurie Illustrissime que Bresson n’aye plus ces gens-là et que Corcel soit chastié. Ledict Bresson n’eu aucun soldat icy, ni aux environs, que sept ou huict hommes. J’ay à ceste heure eu l’honneur de recevoier les dernière lettre de Vos Seigneurie, par-là où elle me commande de lever des gens aux frais du roy. J’ay jugé qu’il n’estait pas besoing et mesme qu’il me seroit difficille. Ma compagnie est de huict vingt homme et croistra encor. Je ne demande à Vos Seigneurie Illustrissime qu’elle me fasse obéyr, et je leurs gardent Jonvelle, jusqu’au poinct que doibs un gentilhomme d’honneur. Que si il leur plaict de m’envoyer une compagnie de la millice, le plustost que l’on pourra, je les asseurerai que je ne la retiendray que aultant qu’il sera besoieng. De quoy je les resserviray tout aussitost et seray toute ma vie de Vos Seigneurie Illustrissime, etc.

La Cour ne reçut cette lettre que le 17, et dépêcha incontinent à Grachaut un mandement pour sévir contre les insubordonnés. On lui promettait une compagnie d’élus.


Magny-lez-Jussey, 14 mai 1636. — Le capitaine Gaucher du Magny à son père, le capitaine Jean Warrods, dit Gaucher, à Port-sur-Saône.

Deux mille cavaliers de l’armée de Weymar ont attaqué son château du Magny ; il les a repoussés bravement.

Monsieur et cher père, je ne croyois pas que j’aurois plus le lieu de vous voir, attendu que aujourd’huy, aux cinq heures du matin, je suis esté attaqué par deux mille chevaulx suédois en ma maison, mille ayans mis pied à terre, les aultre mil ayans faict front sur le closé de monsieur Symonez ; et comme voyant qu’