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desdis sujets de la chasce et poursuite qui lour faisoient, devoient et povoient faire[1]. » Ainsi la personne d’un mainmortable, sa famille et même sa descendance, ses biens meubles et immeubles, appartenaient tellement au seigneur, que non seulement il pouvait les donner ou les vendre à son gré, mais encore, en cas de désertion, il avait sur eux le droit de suite, c’est à dire le droit de les faire saisir partout et de les ramener de vive force à leur glèbe malheureuse. « Dans les siècles suivants, dit M. Longchamps[2], les progrès de l’organisation communale emportèrent rapidement les mailles du réseau féodal et contribuèrent à l’amélioration du sort des serfs. Là même où les seigneurs, peu touchés de l’exemple venu du trône, persistaient à refuser à leurs sujets des lettres d’affranchissement, le régime du servage devenait plus tolérable à mesure que les conquêtes de l’esprit de liberté le reléguaient dans un cercle plus restreint. De sorte que les villages tenus en mainmorte n’étaient plus que de rares exceptions au commencement du dix-huitième siècle. »

En 1385, Guy de Vy-Demangevelle fit hommage de sa terre de Demangevelle au comte de Bourgogne. Mais son esprit guerroyeur et aventurier faillit la lui faire perdre, cinq ans après. Sur la fin de 1390, malgré son grand âge, il se mit à la tête d’une troupe de chevaliers comtois, parmi lesquels se trouvaient Jean d’Oiselay, Garnier de Pesmes, Huguenin de Montureux, Jean et Philibert de Raincourt, et il les conduisit en partisans sur les terres du duc de Lorraine. La tentative échoua : un grand

  1. Archives de la Haute-Saône, H, 360
  2. Glanures