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il appelle de Bourgogne la cavalerie de Tavannes, et du Bassigny celle de du Hallier. Il prend des munitions à Langres et réunit son monde au Fayl-Billot, au moment où les Comtois battaient le château de Ray. Entendant gronder le bruit sourd du canon : « Ils sont à nous, dit-il tout joyeux, et M. d’Yves est sauvé. » Il sonne le boute-selle à deux heures du matin et reprend le chemin déjà connu de Morey. Tavannes et la Roche marchaient en avant, avec cinq cents chevaux ; le général les suivait pesamment en carrosse, avec cinq cents hommes de pied et trois cents de cavalerie.

Cependant le baron de Scey avait eu vent de cette puissante diversion, par un avis de Champlitte, et il commençait à se retirer. Mais rien n’étant venu confirmer ce renseignement, il fit halte sur le chemin de Vannes et remit ses pièces en batterie contre le château de Ray. Soudain arrivent ses coureurs, ventre à terre « Les Français ! » s’écrient-ils. En même temps paraissent les escadrons de Tavannes. L’attaque est vigoureuse et la résistance ne l’est pas moins. Mais enfin, après trois heures de lutte, Bauffremont, trop faible de nombre, fut complètement battu, avec perte de sa petite artillerie, de ses bagages et de ses munitions. Blessé lui-même de deux coups de pistolet, il n’échappa aux mains de l’ennemi que par le courageux dévouement des siens. Girardot accuse dans cette journée huit ou dix occis, entre autres le jeune Melisey, et autant de prisonniers, parmi lesquels les sieurs de Grandmont, de Mandre et de Montot-Beaujeu[1]. Mais l’abbé Macheret exalte bien plus

  1. Guerre de dix ans, p. 281.