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Mais ils ne purent ni les uns ni les autres se laver aux yeux du gouverneur, qui jugeait leur conduite en homme de cœur et en vrai soldat, n’ayant qu’une seule devise à proposer à son pays : résistance héroïque, vaincre ou mourir. Aussi refusa-t-il de délibérer en son conseil sur leurs moyens de justification, qui furent envoyés à l’appréciation du cardinal infant[1].

Au nombre des villes entraînées dans la soumission par l’exemple de Vesoul, se trouvaient Luxeuil et Faucogney. Sommé le 1er octobre, Luxeuil composa les jours suivants, au camp de Scey, pour cinq cents pistoles. Faucogney l’imita bientôt, après en avoir naïvement demandé la permission, à la manière des Vésuliens[2]. « Tous contribuent lâchement, écrivait Girardot à la cour, et les traictés se sont faicts à Remiremont. Nous sommes livrés à la France par une femme, celle qui a commencé nostre perte par la trahison de Jonvelle. M. le baron de Scey m’apprend, le cœur navré, que tout son bailliage a fait le plongeon. » Pour gagner les esprits, on joignait les promesses aux menaces, les moyens de douceur à l’intimidation. Les seigneurs étaient prévenus qu’après le traité leurs châteaux n’éprouveraient aucun dommage et leur seraient fidèlement conservés. Les troupes avaient ordre de se comporter en amies et surtout de respecter les ecclésiastiques et les lieux saints. « C’est ce qui portera un grand fond pour

  1. Preuves, 16 octobre. Le cardinal infant était don Ferdinand d’Autriche, frère du roi d’Espagne et gouverneur souverain des Pays-Bas, de la Flandre et de la Franche-Comté.
  2. Preuves, 21 octobre.