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ajoutaient les gouverneurs, Son Altesse l’archiduc et Sa Majesté, en nous recommandant de bien traiter leurs troupes, nous ont fait compter, par les promesses les plus rassurantes, que nous en serions contents nous-mêmes, attendu que Votre Excellence avait reçus à ce sujet les ordres les plus positifs et les plus instantes prières. » Le feld-général répondit une lettre favorable ; mais pendant que ces dépêches voyageaient lentement, le mal continuait de plus belle, et il ne finit que par le rappel de Colloredo dans le val de Delémont[1].

La France ne fit sa déclaration officielle de guerre que vers la fin de mai 1636 ; mais dès la fin de 1635, les Suédois logés à Richecourt, qui était de Champagne, avaient pillé Selles, Passavant et Bourbévelle. Le capitaine Grachaut, sieur de Raucourt, en garnison à Jussey avec sa compagnie d’infanterie, fit part aux gouverneurs de cet acte d’hostilité, les suppliant de monter de la cavalerie. « En attendant, ajoutait-il, faites avancer deux compagnies qui sont à Dole et à Gray, pour épauler Jonvelle et toute la frontière jusqu’à Luxeuil[2]. » Les auteurs de ces dégâts étaient de l’armée de Caumonts, cantonnée à Neufchâteau ; et pourtant, quinze jours après, il eut l’impudence brutale de sommer le gouverneur de Jonvelle de faire sortir tous les Lorrains et Français retirés dans cette place et dans le voisinage, sous prétexte que l’asile donné à ces sujets insoumis de la France était une atteinte

  1. Corresp. du parlem., B, 777, 12 janvier, et 792, lettres de la cour à Gallass ; 17 janvier, réponse de Gallass ; 784, 14 mai, lettre de Warrods à la cour, aux Preuves, 14 Mai 1636. Girardot, P. 61
  2. Corresp. du parlem., B, 775, 1er janvier, lettre du sieur de Raucourt à de Mandre, commissaire de la cavalerie, à Gray.