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douze cents écus pour avoir battu la place de Jonvelle, contre laquelle le baron de Renaix prétend qu’on ne tira « oncques cinquante coups de canon. » Celuici va jusqu’à lui reprocher de s’entendre avec Nicolas de Watteville pour s’accommoder ensemble des calamités du pays, et d’avoir assez gagné, dans la dernière guerre, pour acquitter ses dettes et acheter une seigneurie[1].

Cependant la guerre contre la Franche-Comté avait été résolue à Paris, dans le mois de février 1597, et la province se préparait à la soutenir. Déjà les troupes ennemies se formaient en Bassigny et en Lorraine, aux portes de Jonvelle, qui toujours était le point de mire de ce côté. Tremblecourt avait été assassiné par un des siens, à Remiremont, l’année précédente ; mais Aussonville était encore là prêt à une seconde invasion. Un gentilhomme français lui donnait la main ; c’était le sieur de Guyonvelle, acheté par Henri IV et devenu traître à la Franche-Comté pour se venger d’avoir été disgracié par l’archiduc et mis hors de Jussey dont il commandait la garnison. Il avait offert aux Français de leur ouvrir le Comté, en leur livrant, avec la plus grande facilité, la place de Jonvelle. En effet, à ce moment, cette ville se trouvait sans garnison et sans chef militaire, Fauquier de Chauvirey, son gouverneur, étant toujours à Bruxelles. « Aussi ajoute Champagney les habitants de ceste place ceulx de Vesoul Luxeuil et les alentours, se réfugient-ils avec ce qu’ils peuvent de leurs biens,

  1. Mém. de Champ. 27 avril. 15 mars 1598, fol. 115, et tome VI, 55, 16 décembre 1596, lettres à du Faing.