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fut mis en monte à ravalement (rabais), le samedi 9 février, jour de marché, heure de midi, sous le cloître de l’église paroissiale, par-devant les officiers de la seigneurie, Jacques Ogier, receveur, Etienne Dujardin et Antoine Rousselet[1], procureurs licenciés. Ce devis n’oubliait pas un détail qui fait honneur à la piété des habitants : « Et au milieu dudit pont, dit-il, il y aura une chappelle pour y apposer une ymaige de la Vierge Marie, comme il estoit au vielz pont. » Du reste, cette démonstration pieuse ne nous surprend pas, à une époque où la guerre fanatique des nouveaux iconoclastes, contre la Mère de Dieu en particulier, ne fit qu’affermir son culte et multiplier ses images dans tous les lieux de la catholique Franche-Comté.

Cependant les travaux ne furent pas concédés dans cette enchère du 9 février, dont la chambre des comptes trouva le chiffre trop élevé. Le 26 avril de l’année suivante, elle aima mieux traiter avec l’échevin Antoine Vautrin, qui s’engagea, au nom de la communauté, à faire et à entretenir le pont, moyennant une somme de treize cents francs de Comté[2], fournis par le roi. Le 4 mai suivant, la communauté elle-même, réunie sous le cloître, au nombre de cent trente-trois de ses membres, chefs de famille, représentant la majorité, fut requise de ratifier

  1. Antoine Rousselet, de Port-sur-Saône, bailli de Jonvelle, savant antiquaire, composa la généalogie des ducs de Lorraine, que dom Calmet a mise à profit pour son histoire. Il devint tabellion général de Bourgogne. C’est à ce titre que Pierre d’Andelot, abbé de Bellevaux, prieur de Jouhe et de Jonvelle, lui acense une place vacante appartenant au prieuré, prés de la Porte-Haute ou Porte-Arnoul (11 février 4565). (Chambre des comptes, J, 22.)
  2. Le franc de Comté valait 13 sols 4 deniers de France.