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des villes ; qu’elle demandoit un don gratuit de cent mille francs. » Mais l’exposé du commissaire royal était bien loin de la vérité ; car le Comté avait été abandonné à ses seuls efforts, et si des troupes y avaient paru, depuis le départ de Wolfgang, ce n’était que pour le traverser et le ruiner de plus en plus, soit en allant aux Pays-Bas, soit à leur retour. D’ailleurs, un avenir prochain nous démontrera qu’on avait très peu fait pour les places fortes et à peu près rien pour Jonvelle. Aussi le sieur de Clairvaux, subrogé du gouverneur, répondit-il au nom des états, que « vu les passages répétés de la gendarmerie, par lesquels les habitants de la province avoient subi d’incroyables dommages ; vu la chereté des vivres en Bourgoigne, on ne pouvoit payer que soixante-quinze mille francs[1]. »

  1. Recez des états, 1574. « La queue de vin se vendoit 100 francs, et la mesure de froment un écu, chose non encore vue ny entendue dois cent ans. Et par ce avoient esté obligés et contraincts les poures habitants dudit pays de vivre de chardons et autres herbes, ou de viandes inaccoustumées. » La queue de vin était d’un muid et demi, et le muid de trois cent vingt litres. Aux quatorzième, quinzième et seizième siècles, le prix du vin varia de 40 sous à 6 francs le muid. Le blé valait alors un demi-denier la livre. La mesure de Dole était de vingt-neuf livres, celle de Besançon de trente-six livres, et celle de Port-sur-Saône de trente. Celle-ci devint bientôt la mesure légale de la province. (D. Grappin, Recherches sur les anciennes monnaies, poids et mesures, p. 100 et suiv.)