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la somme versée pour son engagement[1].

C’est dans ces années que la prétendue réforme bouleversa l’Église, ensanglanta l’Europe et fit des efforts acharnés pour envahir la Franche-Comté. Elle frappait à ses portes et par le nord, où les luthériens tenaient déjà le comté de Montbéliard avec la principauté d’Héricourt, et par la frontière de France, où les calvinistes prêchaient en liberté leurs doctrines perverses et allumaient partout les fureurs de la guerre civile. Excité par le zèle sans égal du roi catholique, le parlement sut maintenir sa vigilance et son activité à la hauteur du péril ; et chaque année les états méritèrent les félicitations des princes pour leur attachement à l’Église et pour leur fidélité au souverain[2]. En 1575, la belle défense de Besançon, cité fidèle par excellence à Dieu et à César, ne fut qu’un épisode et le couronnement de cette noble conduite de notre patrie tout entière. C’est à cette persévérante résistance des grands corps de la Franche-Comté contre les fanatiques tentatives de l’hérésie, que cette province dut le bonheur de garder sa foi. Citons à ce sujet quelques preuves assez peu connues, dont la première en particulier ne manque pas d’intérêt pour les pays dont nous écrivons l’histoire. C’est un édit du parlement, rendu à Salins le 21 janvier 1566, contre ceux qui allaient aux prêches des hérétiques :

« Malgré les mandements de Sa Majesté, dit la cour,

  1. Chambre des comptes, J, 7.
  2. Voyez Recez des états, aux années 1561, 1564, 1568, 1574.