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Jonvelle pour la duchesse, figurent dans les cartons de la seigneurie à Dijon ; citons-en quelques extraits qui ne seront pas sans intérêt pour notre histoire, car ils donneront une idée de la valeur de l’argent et du prix des choses au quinzième siècle.

Les gages du bailli-capitaine étaient de soixante francs ; le lieutenant en recevait quarante, le receveur et le chapelain vingt, le procureur huit.

" Pour cire despensée, tant pour une torche comme pour autre luminaire, en la chapelle de monseigneur en son chastel, pour l’an de ce compte (l451), ainsi qu’il est accoustumé, 97 livres.

" En pur don aux compaignons fréquentant le jeu de l’arbalestre, en la ville de Jonvelle, la somme de trois francs, qu’on leur baille annuellement, par mandement de feu monseigneur de Jonvelle[1].

" Payé à Huguenin Largenier, de Jussey, deux francs, pour le scel et contre-scel en cuivre de la chastellenie. " Réparation du pont sur la Saône, 13 francs.

  1. Pour entretenir chez les jeunes gens le goût et l’adresse dans le maniement des armes, les principales alliés avaient toutes leurs compagnies de l’arbalète ou arquebuse, autorisées, encouragées et dotées par les souverains. Le 1er mai de chaque année, on dressait un mât couronné d’un papegay, pour servir de but aux compagnons tireurs. L’heureux chevalier qui abattait l’oiseau, proclamé roi de l’arquebuse, devenait, pendant un an, exempt de toutes redevances, et jouissait des droits de chasse, de pêche et d’affouage dans les propriétés domaniales. Trois victoires successives assuraient au héros la possession de ces avantages pendant sa vie tout entière. De temps en temps, il se faisait un concours général entre les diverses compagnies de la province. Les règlements ne toléraient pas le blasphème dans le lieu des exercices : une première faute était punie par une amende assez forte ; la récidive entraînait l’expulsion. L’impiété de se donner au diable dans ses paroles était également réprimée selon la gravité. M. Gatin et Bresson, Hist. de la ville de Gray, p. 146.)