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dans la semaine de Pâques, de les rendre libres, sous peine, un mois après la signification, d’aller tenir hosteige en la ville de Châlons, jusqu’à pleine satisfaction. Mais ce projet d’arrangement, soumis à la chambre des comptes de Dijon, n’obtint pas son approbation, attendu qu’il était préjudiciable aux intérêts de Bourgogne ; et cette cour délégua Erard Dufour, bailli d’Amont, pour procéder à une nouvelle enquête et arrêter une résolution définitive, avec le chancelier de Bourgogne, Pierre de la Trémouille, oncle du sire de Jonvelle[1].

En même temps, Philippe le Hardi, dont les préoccupations se concentraient alors sur Paris, contre le duc d’Orléans, et dans ses États du nord, contre d’autres ennemis, cherchait à se tranquilliser, sur la frontière de Jonvelle, par un traité avec le duc de Lorraine, dont les gens avaient pris et ruiné Châtenoy (Vosges), sur la limite du Comté. Jean de Vergy fut encore chargé de poursuivre la réparation de cet acte d’hostilité, par les voies diplomatiques. Parti de Fouvent le 10 juin, avec une escorte de quinze hommes d’armes, il joignit, à Remiremont, les députés et le conseil du prince de Lorraine. Mais, ceux-ci ayant répondu qu’ils étaient sans instruction pour traiter l’affaire de Châtenoy, le congrès fut ajourné au 29 juillet et transféré à Châtillon-sur-Saône. Le maréchal fut seul exact au rendez-vous, avec les deux baillis du comté, Erard Dufour et Guy Arménier,

  1. D. Plancher, III, preuves, p. ccvi et ccvii. Il parait que les officiers du seigneur, au milieu de ces troubles, méconnaissaient les franchises de Jonvelle ; car les deux échevins, accompagnés de deux bourgeois, allèrent à Langres cette année-là même (1402) pour se faire donner une copie de la charte de 1354.